Aujourd’hui, nous plongeons dans une question que beaucoup se posent : faut-il apprendre l’arabe littéraire ou l’arabe dialectal ? Chacune de ces formes d’arabe a ses particularités et ses avantages, et dans cet article, nous allons explorer ces différences pour t’aider à faire un choix éclairé.
Qu’est-ce que l’arabe littéraire et l’arabe dialectal ?
Avant de déterminer quelle forme de l’arabe est la plus adaptée à ta situation, il est crucial de comprendre ce que sont l’arabe littéraire et l’arabe dialectal.
Qu’est-ce que l’arabe dialectal ?
L’arabe dialectal est souvent appelé « Darija » ou « ʿAmmiyya ». Ces termes désignent les variantes régionales de l’arabe parlées quotidiennement dans différentes régions du monde arabe. Parmi les dialectes les plus connus, on trouve :
- L’arabe maghrébin : parlé au Maroc, en Algérie, en Tunisie et en Libye.
- L’arabe égyptien : prédominant en Égypte.
- L’arabe levantin : utilisé au Liban, en Syrie, en Jordanie et en Palestine.
Ces dialectes sont le résultat d’un mélange entre l’arabe littéraire et les langues autochtones présentes dans chaque pays avant l’arrivée de l’arabe littéraire. Ils ont évolué avec le temps, intégrant des mots locaux, des influences étrangères et des particularités culturelles propres à chaque région.
Qu’est-ce que l’arabe littéraire ?
L’arabe littéraire, aussi connu sous le nom d’arabe standard moderne, classique ou coranique, est appelé « Fusha » en arabe, signifiant “clair” ou “évident”. Il est utilisé dans toute la région arabophone et reste inchangé dans sa grammaire et sa conjugaison depuis le 7e siècle. Les mots de l’arabe littéraire ont traversé les siècles sans modifications majeures, bien qu’il ait intégré de nouveaux termes ou que certains mots aient changé de sens pour s’adapter à leur époque. Par exemple, le mot “avion”, qui n’existait pas au 7e siècle, a été créé à partir des racines de la langue arabe, donnant le mot “ta’iratoune”. De même, le mot “train” se dit “qitar”, une référence historique aux caravanes de chameaux.
Où se parle l’arabe littéraire ?
L’arabe littéraire est omniprésent dans les contextes formels et officiels :
- L’éducation : l’arabe littéraire est utilisé dans les écoles et les universités.
- Les médias : l’arabe littéraire est employé dans les journaux, les chaînes de télévision et les bulletins d’information.
- Les discours religieux et politiques : l’arabe littéraire est la langue des déclarations officielles et des discours importants.
- Les panneaux d’avertissement et les documents officiels.
Il est identique dans toutes les régions du monde arabe et dans tous les pays où il est pratiqué, ce qui lui confère une portée universelle.
Les locuteurs de dialectes différents se comprennent-ils ?
Une question fréquemment posée est de savoir si les locuteurs de différents dialectes se comprennent ou si une personne parlant un dialecte peut comprendre l’arabe littéraire.
Prenons l’exemple de la phrase “Comment ça va ?” :
- Au Maroc, on dira : “Ki dayer ?”
- Au Liban, on dira : “Kiyfak ?”
- En Égypte, on dira : “Yzzayak ?”
- Tandis qu’en arabe littéraire, on dit “Kayfa haluka ?”
Bien qu’il n’y ait pas de réelle ressemblance entre ces phrases, il est possible de trouver des similitudes dans les mots ou les racines. Par exemple, la phrase “Tu as compris” se traduit différemment mais garde des éléments communs :
- Au Maghreb, on dira “Fhamt”
- En Égypte, on dit “Fihimtak”
- En arabe littéraire, on utilise “Fahimta”
Ces ressemblances peuvent aider les locuteurs à comprendre le sens général, même si les formes exactes diffèrent.
L’arabe littéraire et l’arabe dialectal ont-ils la même prononciation ?
La prononciation varie considérablement entre les dialectes. Par exemple :
- En Maroc et en Arabie Saoudite, la lettre qaf se prononce comme un g. Ainsi, “qouly” (dis-moi) en arabe littéraire devient “gouly” en dialecte marocain.
- En Égypte, la lettre jim, qui se prononce dj en arabe littéraire, est prononcée g (par exemple, “rajoul” devient “ragoul”).
- En arabe levantin, la lettre qaf n’est pas prononcée, comme dans le mot « hôtel » qui se prononce « foundou ».
Ceci ne sont que quelques exemples des différences de prononciation entre les différents dialecte et l’arabe littéraire.
Pourquoi apprendre l’arabe dialectal ?
Il existe plusieurs bonnes raisons d’apprendre l’arabe dialectal :
- Il est particulièrement utile si tu interagis fréquemment avec des locuteurs d’une région spécifique. Cela te permet d’entrer directement en contact avec les gens dans leur langue quotidienne.
- Si tu as de la famille ou de la belle-famille vivant dans un pays arabophone, tu utiliseras l’arabe dialectal avec elle !
- Les dialectes sont souvent plus simples et rapides à apprendre que le Fusha, car ils comportent moins de règles grammaticales strictes.
Pourquoi apprendre l’arabe littéraire ?
Bien que l’arabe littéraire soit moins utilisé dans les conversations quotidiennes, il est indispensable pour :
- Accéder à la richesse culturelle : littérature, poésie, textes religieux, etc. sont, dans la majorité des cas, écrits en arabe littéraire.
- Suivre l’actualité à travers les médias du Moyen-Orient et du Maghreb
- Réaliser des démarches administratives officielles dans un pays arabophone.
- Faciliter les échanges avec des locuteurs d’autres pays musulmans grâce à une langue commune.
Arabe littéraire ou arabe dialectal : lequel choisir ?
En fin de compte, le choix entre l’arabe littéraire et un dialecte dépend de vos objectifs personnels.
Si tu souhaites t’immerger dans une culture régionale spécifique ou avoir une compréhension globale et universelle de la langue arabe, chaque option a ses avantages. Nous recommandons souvent de commencer par l’arabe littéraire, car il constitue la base commune de chaque dialecte et te fournira une solide compréhension des mécanismes grammaticaux.
Envie de démarrer ton apprentissage ? Chez Haya Bina, nous proposons un apprentissage de l’arabe littéraire en contexte pour niveaux débutants, à partir de l’alphabétisation.